Ces 5 kosha qui nous enveloppent…
Nous sommes faits un peu comme des matriochkas, ces poupées russes qui s’emboitent les unes dans les autres sauf que nos « enveloppes » (en sanskrit : kosha) sont interdépendantes. Cela change tout…
Si le monde est qualifié d' »irréel » (cf. l’advaïta-vedanta), ce même monde, dans le relatif, existe bel et bien. Issue de l’absolu, la création s’est progressivement matérialisée, s’incarnant jusque dans les couches les plus denses de la matière. La manifestation[1] est donc présente partout, des niveaux les plus subtils aux niveaux les plus grossiers (terme non péjoratif). Les humains que nous sommes ne font pas exception à cette manifestation et, dès lors, possèdent en eux plusieurs plans (ou « niveaux ») d’existence de qualité variable. Pour être plus simple, nous pourrions dire que chaque être humain est composé de plusieurs « corps » qui s’emboitent les uns les autres et dont la nature est différente, allant du plus dense au plus impalpable.
La Taittiriya Upanishad[2], dans sa deuxième partie, décrit ce qui constitue l’homme, du plus matériel au plus spirituel et examine ces kosha, ces « emboitements », ces « enveloppes »[3]« entourant » l’âme individuelle (atman). Elle en distingue cinq, dont l’ensemble constitue chacun d’entre nous, un peu comme des poupées russes dont les parois incertaines communiquant entre elles, ne seraient pas des cloisons rigides mais des couches poreuses.
Ces « enveloppes » dérobent à notre perception l’identité de brahman (= le Divin, l’Absolu, le Soi). Pour « réaliser » que ce brahman (présent en nous et alors appelé atman[4]) est notre seule et véritable nature, il convient d’éliminer peu à peu tout ce qui fait écran à notre conscience et qui procède de l’illusion (mâya)[5] . Dès lors les « enveloppes » ne seront plus séparées les unes des autres : unifiées, elles nous apparaîtront comme apparences faussement multiples d’une seule vraie Réalité. Précisons que chacune d’elles est le support d’un niveau de conscience différent et d’un mode vibratoire particulier. Chacune se rattache à trois « corps » ou « formes » de plus en plus subtiles et constitue une transition entre la précédente et la suivante :
3 « corps » ou « formes » 5 kosha correspondant sthûla-sharîra (niveau corporel) Annamaya-kosha sûkshma-sharira oulinga-sharîra (niveau subtil) Prânamaya-koshaManomaya-kosha Vijnânamaya-kosha
kârana-sharîra (niveau causal) Ânandamaya-kosha Examinons les caractéristiques de chacune de ces enveloppes, de la plus superficielle à la plus intérieure :
Annamaya-kosha, l’enveloppe de nourriture, le corps physique.
» [De la nourriture naquit] l’homme. Cet homme, tel que nous le connaissons, est véritablement un produit de l’essence de cette nourriture. » (II,1,1)
Il s’agit là de l’enveloppe corporelle physique, dense, mesurable, constituée des éléments qu’on trouve également dans la nature.
Prânamaya-kosha, le corps énergétique, à l’intérieur du précédent.
« … différent de ce soi qui consiste en l’essence de la nourriture, bien que situé à l’intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de souffle, d’énergie vitale. » (II, 2, 1)
Ce revêtement est en lien avec le corps physique. C’est la gaine de la force vitale provenant du souffle vital (prâna) qui circule dans les nadi, l’énergie qui meut le corps, pousse à agir. En constante résonnance avec les énergies émanant de l’environnement immédiat (personnes, lieux, objets…), le corps prânique protège le corps physique en lui transmettant l’énergie dont il a besoin pour bien fonctionner. Tout ce que nous appelons « vivant », les plantes et les animaux possèdent ce revêtement.
Manomaya-kosha, l’enveloppe mentale.
« … différente de ce soi qui consiste en l’essence de l’énergie vitale, bien que situé à l’intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de conscience, de matière mentale, manas… » (II, 3, 1)
Ce « lieu » est celui des émotions, des sentiments (toujours contradictoires : j’aime – je n’aime pas), des mémoires (chitta) qui agissent sur les sens. Agités par les peurs, le doute et les désirs, ce que nous percevons à ce niveau est faussé car très subjectif. Plus ce champ relationnel sera équilibré, plus les vibrations émises sont bien reçues par autrui et donc apaisantes. A contrario, si nous sommes gonflés de colères plus ou moins refoulées, les autres s’éloignent de notre champ énergétique.
Vijnânamaya-kosha, l’enveloppe d’intelligence, de connaissance supérieure.
« … différent de ce soi qui consiste en l’essence de la matière mentale, bien que situé à l’intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait d’intellect, de connaissance valide, vijnâna. » (II, 4, 1)
Reflet de l’Intelligence absolue (chit), capable de discriminer le vrai du faux par une prise de conscience supérieure ou par l’intuition, cette enveloppe renferme ahamkara (principe d’individuation) et buddhi (intelligence supérieure, faculté permettant l’éveil). Si l’ego manipule le mental pour satisfaire ses besoins, buddhi transcende ce même mental et permet le discernement. C’est le premier pas vers l’éveil (donc la fin de la tyrannie de l’ego), la découverte du vrai Moi et de son identité avec le Soi suprême. L’intensification de ce champ vibratoire est ouverture au monde suprasensible : elle transforme le sujet et ceux qui l’entourent.
Ânandamaya-kosha, l’enveloppe de félicité.
« … différent de ce soi qui consiste en l’essence de l’intellect, bien que situé à l’intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de félicité, ânanda. » (II,5,1)
A ce niveau, nous accédons au corps de béatitude, supérieur à tous les conditionnements. Le sujet se sent alors partie intégrante et non séparée de la création. Il acquiert une qualité d’être qui lui permet de guider les autres et de les inciter à abandonner leurs limitations égocentriques. Proche du Divin, non affecté, il reste néanmoins contenu dans la manifestation formelle : le sage qui veut atteindre la Libération doit renoncer à ce corps de félicité – et au désir même de franchir ce dernier seuil…
————–
La lumière du Soi, même si nous ne la percevons pas, est présente dans ces cinq gaines et non seulement dans la dernière. Insistons sur le fait qu’elles ne sont pas étanches et communiquent en s’interpénétrant. Leurs vibrations, de fréquences plus ou moins subtiles, peuvent entrer en harmonie. C’est ainsi qu’une sensation purement physique peut vibrer à d’autres niveaux et nous amener au seuil d’une « enveloppe » moins « grossière » que celle du corps matériel, car – nous l’avons déjà dit – ces enveloppes sont aussi des « niveaux de conscience ». Dès lors, il est patent que, par elles, nous sommes aussi mis en relation avec les enveloppes des êtres qui nous entourent et avec qui nous communiquons à des niveaux différents, de manière plus ou moins consciente.
Et en pratique ?
L’atman est comme englué dans ces fourreaux par les identifications qui me font croire que je « suis » ce que j' »ai »… C’est ainsi que, sans cesse, non seulement dans ce que je dis mais ce que je sens, je m’identifie…
– … à mon corps, à son bien-être, à sa souffrance, à ses apparences (« Je suis gros, bronzé, laid… »).Annamaya-kosha me retient prisonnier.
– … à l’agitation incessante ou à la passivité qui me caractérisent, à l’énergie qui m’anime (ou non), à mes sensations sans cesse variables (« Je suis affamé », « Je suis en forme »…) Prânamaya-kosha me retient prisonnier.
– … aux sentiments fluctuants (« Je suis enthousiaste, déprimé, impatient »…), aux émotions perturbantes, aux désirs incessants : acheter une maison, séduire ma voisine… Manomaya-koshame retient prisonnier. Tant que mon mental n’arrive pas à faire silence, tant que les souvenirs remontent en moi – y compris, bien sûr, les pulsions inconscientes, tant que cette machine à produire de l’émotion, des regrets et des projets fonctionne, je lui suis soumis. Je suis constamment en réaction (alors que je me crois dans l' »action »)
Et puis je m’approche de Vijnânamaya-kosha qui m’aide à percevoir ces trois prisons et à me libérer de leur pouvoir… Si j’ai vraiment accédé à ce niveau, je peux faire cesser les « fluctuations du mental » (donc le cours des pensées) ; je ne m’identifie plus aux émotions, aux peurs. Je deviens témoin : j’observe ce qui se passe en moi sans en être affecté. Je vois enfin ce qui « est » et non ce que je projette… Certes, j’aurai aussi à me libérer de cette enveloppe et de la suivante, la plus subtile, mais en attendant, avoir rejeté les trois premières constitue déjà un immense progrès !
Si j’arrive à me désidentifier, à me « désengager » (A. Desjardins) de l’ensemble, si je ne me limite plus à « être mon corps », à « être mon mental », mon regard traverse ces enveloppes et accède au cœur où brille la Lumière que rien ne fait plus jamais vaciller. C’est la fin des illusions et l’accession à la vérité concernant mon identité : atman – brahman.
L’individu qui « pénètre » la dernière enveloppe connaît le samâhdi, état de conscience supérieur, source d’une béatitude indescriptible. Sans parler de cet état somme toutes assez peu fréquent (que l’on peut cependant avoir expérimenté très fugacement, de façon totalement inattendue), qui n’a pas le souvenir de la joie hors norme éprouvée devant une œuvre d’art, picturale, musicale ou autre ? ou devant un coucher de soleil, un ciel étoilé, etc. ? C’est l’être entier qui est alors submergé et non seulement telle ou telle zone précise de l’être… Il convient donc de se faire attentif à certains signes qui nous aident à nous repérer sur le chemin, à pressentir ce que peut êtrel’atman et sa plénitude…
Que faire alors ?
Ce parcours (très théorique pour l’instant) que nous achevons dans ces dernières lignes peut aboutir à une question : que faire – ou comment faire ? Toutes les traditions offrent des « techniques » et le yoga en particulier. Les postures de yoga vont agir sur le corps physique, les techniques respiratoires sur le corps prânique ; pratiquer le prânâyâma, c’est pouvoir intervenir sur ses émotions (niveau de manomaya-kosha), se libérer peu à peu du petit moi étriqué – et ainsi de suite… Observation de soi, concentration, méditation purifient les corps subtils : les outils sont tous à notre portée ! N’oublions pas que, ces enveloppes étant reliées, travailler à mettre plus d’harmonie dans le corps, c’est aussi travailler à mettre plus d’harmonie dans le mental et à tous les autres niveaux. Tous les exercices en lien avec le yoga (âsanas, prânâyâma, mudras, bandhas) visent à cette « purification ». Mais il convient de développer parallèlement une qualité de conscience toujours plus affinée, plus globale, dégagée des impressions passées, des empreintes psychiques perturbantes, de l’ego et de ses exigences incessantes (y compris des progrès qu’il considère comme un juste retour des efforts accomplis). Il convient avant tout d’observer, autant et aussi souvent qu’on le peut, ce qui se passe en nous, sur les plans physique (sensations corporelles), prânique (respiration), mental (émotions). Observer sans juger, sans refuser. Fixer son attention sans se crisper, sans viser un quelconque dépassement. C’est simple mais nous n’y sommes pas habitués…
Au néophyte choisissant de faire confiance à ses facultés « naturelles » – donc bien souvent à ses ressources de pure volonté – nous formulerons une mise en garde : pour dépasser nos limites (physiques, énergétiques, mentales…) il convient d’abord de les accepter. On est libre de ce qu’on accepte, prisonniersde ce qu’on refuse. Refuser les limitations de son corps (trop raide, pas assez beau, etc.), de son mental (paresseux, etc.), c’est se crisper, rendre les kosha hermétiques, empêcher la circulation d’énergie entre eux. En revanche, accepter son corps et ses limitations, physiques mais aussi mentales, permet d’entrer dans un état de détente, donc d’accéder au deuxième fourreau (prânamaya-kosha), lié au corps subtil.
Unifier le corps, le cœur et la tête, cela peut nous mener, sinon vers la Libération, en tout cas vers l’exercice de cette liberté rare à laquelle chacun de nous peut prétendre sans être exagérément optimiste.
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Notre ventre – 2 eme cerveau
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Cuisine Indienne
La porte du corps interieur
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Les 4 nobles vérités du bouddhisme – Thich Nhat Hanh
Méditation trataka

La méditation devient vraiment une expérience inoubliable quand nous avons atteint une profonde concentration. Le mot sanskrit « trataka » signifie regard fixe ou immobile. Sa pratique consiste à regarder un objet ou un point sans cligner les yeux et apporte une purification du mental et concentre toutes ses forces. Trataka est accessible à tous et porte ses fruits dès la première fois !
Trataka dans la tradition du yoga
Dans la tradition de hatha yoga cette belle pratique est décrite dans Gheranda Samhita et dans Hatha Yoga Pradipika où elle est considérée comme l’une des « shat karma kriya » : les 6 actions purifiant le corps. Trataka est la 6ème de ces pratiques qui concernent surtout la purification du corps physique :
Neti : détoxification des narines
Dhauti : vomissement yogique
Nauli : massage abdominal
Basti : lavement du colon
Kapalabhati : pranayama détoxifiant
Trataka : fixation du regard
Trataka est répertorié comme 6ème technique car elle fait le lien entre la purification du corps physique et le mental. Par la fixation le pratiquant améliore impérativement la vue, mais aussi se débarrasse de l’accumulation de pensées car avec trataka on stimule et éveille le sixième centre énergétique Ajna chakra.
Objet de trataka
Le plus souvent trataka est pratiqué avec une bougie. Mais vous pouvez choisir librement votre objet de trataka. L’important est qu’il ait du sens pour vous et qu’il vous amène le détachement du monde extérieur. Si par exemple on choisit de faire le trataka sur un gâteau ça ne va qu’exciter notre système sensoriel. Choisissez un objet fort en symbolisme et porteur d’une énergie de purification. Quand vous commencez à pratiquer trataka il faut toujours le faire avec le même objet. Vous pouvez choisir :
Flamme de bougie
Croix
Point noir sur le fond blanc
Pointe du nez
Lune
Etoile
Cristal
Fleur de lotus
Symbole AUM / OM
Lingam
Mandala
Yantra
Image de Divin (Shiva, Mère Divine, Krishna, Jésus, Buddha)
Si vous changez l’objet de trataka vous devez presque recommencer tout le travail à nouveau car il faut du temps au mental pour s’habituer à une forme extérieure avant de l’intégrer intérieurement et vous faire goûter au nectar de la concentration.
La pratique
Le regard extérieur « bahir trataka » :
Cette étape représente la fixation du regard sur votre objet physique de trataka. Pour calmer le mental suivez toujours votre respiration (pratique « ujjayi pranayama »). Placez l’objet de trataka à 50-60 cm au niveau de vos yeux. Installez-vous dans une position stable et ne bougez pas pendant tout le temps de la pratique. Un corps en mouvement amène l’attention au corps et détourne du trataka, restez donc immobile. Portez le regard aussi longtemps que vous le pouvez sans cligner les yeux. Détendez les yeux, vous pouvez les cligner quand vous en avez vraiment besoin. Détournez toute attention du corps ou des choses autour de vous, portez-la à votre objet. Si vous utilisez la bougie, sa flamme produit un effet hypnotique et la concentration sera agréable. Le mieux est d’utiliser la bougie au ghee (beurre clarifié). Vous mettez tout simplement le ghee dans un petit recipient et y déposez un bout de cordon en matière naturelle. La bougie au ghee produit l’odeur de noisette et apporte une énergie extremement pure. Si pendant trataka vos larmes coulent, laissez ce phénomène se produire car l’eau des larmes purifie notre vue des toxines subtiles. Le meilleur moment pour la pratique est tôt le matin ou le soir.
Combinaison du regard extérieur et intérieur :
Après 3-4 minutes de concentration sur l’objet trataka restez immobile et fermez les yeux en vous concentrant sur le point entre les sourcils (Ajna chakra). Si votre objet contraste par rapport à l’environnement autour (comme la bougie dans l’obscurité) une image mentale bien claire se dessinera dès que vous fermez les yeux car elle s’imprime sur la rétine. Une fois que cette image fond ouvrez à nouveau les yeux et revenez à « bahir trataka ».
Regard intérieur « antar trataka » :
Apres avoir fait 3-4 fois les étapes précédentes fermez les yeux et concentrez vous entièrement sur l’image mentale qui reste après trataka extérieur. Avec une puissante concentration cette image vous transporte profondément à l’intérieur et fait disparaître tout le reste. Si cela n’est pas le cas restez avec le regard extérieur et alternez avec le regard intérieur car le mental a besoin d’être apaisé.
Toute assise qui vous est confortable et où le dos reste bien droit convient à la pratique de trataka. Vous pouvez même tout simplement rester sur une chaise. Les textes de yoga conseillent la posture de Lotus (Padmasana) / semi-Lotus (Ardha Padmasana) ou le Tailleur (Siddhasana). L’important ici est que votre bassin soit ouvert (pour cela soulever les fessiers en vous asseyant sur une brique ou un coussin), ce qui donnera une base stable à la colonne vertébrale. Les genoux doivent toucher le sol (ou presque).
Comment ça fonctionne ?
Pendant la pratique l’empreinte de votre objet de concentration est projetée sur la rétine et grâce au nerf optique dans le cerveau. Les circonstances de la vie quotidienne font que des milliers de diverses empreintes sont transmises au cerveau chaque seconde. Ce débit puissant envoie des messages dans le système sensoriel et par la suite dans le système moteur. Ainsi, le corps devient agité, ce qui le fatigue sans que nous ne nous en apercevions. Avec trataka les impulsions nerveuses se réduisent, ce qui permet de ne pas dépenser l’énergie inutilement mais aussi de la diriger à l’étude de notre intérieur. Avec la pratique de trataka on prend conscience des processus intérieurs (y compris nos émotions et nos pensées) tout en regardant un objet à l’extérieur.
Les bénéfices de trataka
Avec une pratique quotidienne au bout de 2-3 mois vous pourriez noter une amélioration conséquente de votre mémoire, une meilleure efficacité dans l’expression de vos pensées, efficacité dans toutes les actions tout court, mais surtout une contemplation de la beauté intérieure plus profonde. Trataka nous offre une puissante détoxification mentale et est surtout une porte vers « dhyâna » (l’état d’absorption intérieure, la méditation), vers l’Union, qui est le but ultime de toutes les pratiques.
http://yoga-et-vedas.com/
LES OUTILS DU TANTRA: MANTRAS, YANTRAS ET MANDALAS
Le Tantra permet d’exprimer sa dévotion sous la forme de rituels qui utilisent les trois outils de base que sont les mantras, les yantras et les mandalas. Ces rituels ne sont pas basés sur la superstition ou sur une foi aveugle. Ils ont été mis au point de manière scientifique, systématique et pratique pour diriger le processus entier de la vie vers la transcendance.
A l’origine, toutes les religions utilisaient ces méthodes. Aujourd’hui, nous avons perdu de vue le but de ces rituels dévotionnels et ils ne sont plus en général, que des gestes automatiques et des actions dont le sens n’est pas compris par celui qui les pratique. Lorsque cela se produit, aucun bénéfice n’est retiré de la pratique du rituel.
L’esprit scientifique moderne considère les rites et les rituels essentiellement comme des superstitions car la dévotion n’a pas sa place dans la pensée scientifique moderne. Pourtant, le Tantra utilise les rituels de façon systématique et consciente pour rentrer en contact avec les choses que la science ne peut atteindre même avec ses instruments les plus délicats et les plus perfectionnés.
Les rites du Tantra sont utilisés pour accorder les différents niveaux de notre être qui sont en dehors de notre perception normale. Ils utilisent les mantras, les yantras, les mudras et toutes les actions qui rendent le mental calme, réceptif et concentré. Ils conduisent à l’expérience de la méditation qui transforme notre compréhension et notre relation avec la vie, avec nous-même et avec les autres.
Le Tantra a pour but de transformer tout acte de la vie en un rituel de sorte que tout individu réalise chaque action et chaque pensée avec un sentiment de dévotion et une conscience éveillée.
Le fait de se laver, de s’habiller, de s’asseoir pour accomplir un rituel, d’offrir différents sacrifices symboliques, l’union de l’homme et de la femme, tous les stades de développement depuis la conception, la naissance, le mariage jusqu’à la mort sont transformés en un rituel.
Il s’agit de rester conscient en permanence de ses actes et de ses pensées, qu’il s’agisse d’une cérémonie ou d’une tâche quotidienne. Chaque acte doit être accompli avec une totale attention, pas de façon mécanique ou inconsciente et cette concentration nous prépare éventuellement à la méditation. Ainsi, le rituel tantrique n’est pas confiné dans les temples. Il est accompli dès l’instant où nous sortons du lit le matin jusqu’au moment où nous y retournons le soir.Mantras
Avec les yantras et les mandalas, les mantras constituent l’aspect le plus important du Tantra, son essence. Ils sont presque toujours utilisés ensemble pour former des combinaisons puissantes. Le mantra est le véhicule de la conscience alors que les yantras, les mandalas ou les devatas sont la forme de la conscience. Cela s’applique aussi à toute chose autour de nous : la forme est l’expression et le mantra est le véhicule de l’expression.
Le mantra est le lien direct avec la conscience.
Le monde que nous connaissons est matérialisé et prend forme à travers le mantra, à travers le son avec tous ses niveaux et ses degrés de subtilité. Le mantra issu du substratum de Shiva est un moyen de retracer le chemin jusqu’à la source et de nous immerger à nouveau dans la conscience.
L’être intérieur propre à chacun est constamment en contact avec quelque chose de bien plus grand que les limitations de notre individualité mais nous n’en avons pas spontanément conscience. Le mantra installe un état de résonance entre un individu et les profondeurs de son être. C’est un outil pour rentrer en harmonie avec les forces cosmiques intérieures.Yantras
Un yantra est une forme spécifique ou un mandala composé de formes et de figures géométriques. C’est une forme très puissante de mandala et une concentration puissante sur un yantra peut conduire à la réalisation de notre nature supérieure. Le mot yantra veut dire instrument.
C’est en effet, un outil pour nous accorder avec la conscience et induire des états de méditation.Mandalas
Un mandala est un point de concentration pour les forces cosmiques.
Au cours des rituels tantriques, le mandala devient le centre symbolique de l’univers.
Sa construction est un rite en lui-même. Tout dans le monde manifesté est par essence un mandala. Chacun d’entre nous et chacune de nos pensées forme un mandala. Tout objet est un point de concentration de la conscience. Ainsi, une concentration profonde sur quelque objet que ce soit peut nous amener à la réalisation de cette conscience.
Pour cette raison, la dévotion, bhakti est une part importante des pratiques de méditations tantriques car elle renforce encore le pouvoir de concentration qui devient plus perçant lorsqu’il est porté par des émotions d’amour et de révérence.http://www.bijayogashram.net/
Yama et Niyama : L’éthique
Yama et Niyama sont les deux premières parties constituantes du Yoga et doivent permettre la fondation morale adéquate à l’entraînement du Yoga. Le fait même qu’ils soient cités en premier montre leur caractère fondamental. Avant de traiter des qualités morales et du mode de vie général impliqués dans Yama-Niyama, il est nécessaire d’expliciter certains points sur le rôle de la moralité dans la vie du Yogi.
Le principal objet de ce code éthique rigoureux est d’éliminer complètement tous les troubles mentaux et émotionnels qui caractérisent la vie d’un être humain ordinaire. Quiconque est familiarisé avec le fonctionnement du mental humain ne devrait pas trouver difficile de comprendre qu’aucune libération des troubles émotionnels et mentaux n’est possible tant que les tendances traitées en Yama-Niyama n’ont pas été déracinées, ou du moins maîtrisées à un degré suffisant. La haine, la malhonnêteté, la tromperie, la sensualité, le désir de posséder sont certains des vices habituels et bien enracinés en nous, et tant que l’être humain est sujet à ces vices, dans leurs formes grossières ou subtiles, son mental restera la proie de troubles émotionnels, violents ou à peine perceptibles, qui trouvent tous leur source ultime dans ces vices. Et tant que ces troubles continuent d’affecter le mental, il est inutile d’entreprendre une pratique plus avancée du Yoga.
Les Yamas constituent un code de conduite dont l’expression est horizontale. Elles traitent de nos relations avec les autres et sont résumées et contenues dans la premières d’entre elle: Ahimsa, la non-violence.
Les cinq Yamas sont:
Ahimsa = la non violence
Satya = la vérité
Asteya = l’abstention au vol
Brahmacarya = la continence
Aparigraha = l’abstention à l’avarice
Les pratiques incluses dans Yama sont, de façon générale, éthiques et restrictives, tandis que celles de Niyama sont disciplinaires et constructives. Le premier vise à poser la fondation éthique de la vie yoguique et le dernier à organiser la vie du Sadhaka (chercheur) dans la dure discipline du Yoga qui doit suivre. Cette différence dans le but général de Yama et de Niyama implique une différence correspondante dans la nature des pratiques elles-mêmes. Dans l’observance du Grand Vœu rattachée à Yama, le Sadhaka n’est pas requis de faire quoi que ce soit. Jour après jour, on lui demande de réagir aux évènements et incidents de sa vie d’une manière bien définie, mais le nombre et le caractère des occasions qui se présenteront dans sa vie, requérant l’exercice des cinq vertus (les cinq commandements), dépendra naturellement des circonstances. Si, par exemple, il s’en va vivre comme ascète dans la jungle, il n’aura guère d’occasion de mettre ces vertus (les commandements) en pratique. Le Grand Vœu le liera toujours mais restera inopérant faute d’occasion de le pratiquer.
Il n’en est pas de même dans le cas de Niyama qui implique des pratiques régulières, jour après jour, quelles que soient les circonstances dans lesquelles le Sadhaka est placé. Il faut encore savoir qu’il n’est pas sage de vouloir commencer la véritable pratique du Raja-Yoga si Yama et Niyama n’ont pas été instaurés en tant que facteurs déterminants de la vie quotidienne du disciple. C’est la méconnaissance de ce fait qui crée en Occident tant de trouble parmi les étudiants en Yoga.
Les Niyamas sont:
Saucha = la pureté (relié au corps physique et énergétique)
Santosha = le contentement (relié au corps émotionnel)
Tapas = l’austérité (relié au principe de volonté)
Svdhyaya = l’étude (relié au corps mental)
Isvara pranidhana = l’abandon au divin (relié à notre être profond)
http://surya-world.org/
La Gayatri
Les Chakras
Les Chakras
(les Centres d’énergie)
Les Chakra ont été « vus » par les Yogis légendaires des temps anciens, mais de nos jours, il est souvent bien prétentieux, de se dire capable, à leur égal, de les voir, de manière clairement objectivée. Toutefois certains de nos contemporains, au détour d’une pratique bien menée, ou plus simplement lors d’une heureuse coïncidence, racontent qu’ils ont pu clairement apercevoir, dans la vision intérieure, la forme archétypale de l’un d’entre eux. Ces phénomènes restent exceptionnels et les récits de cette nature doivent être pris avec beaucoup de circonspection.
Néanmoins dans la discipline du Yoga, à force de régularité et d’intensité dans la pratique, il est possible de ressentir ces centres d’énergies qui peuvent alors à un moment donné, au niveau d’un centre particulier, s’activer de façon tout à fait significative.
Cette sensation peut prendre la forme, plus naturellement, d’un « feu » particulier qui vient embraser le centre concerné, révélant l’intensité de l’énergie qui s’y manifeste alors de manière indubitable. Selon les individus, le centre concerné par la pratique, le moment même de la vie, il est alors possible de ressentir comme une roue à plusieurs rayons qui irradie depuis un centre.
Ces expériences restent en dehors de tout aspect raisonnable et ne peuvent être clairement expliquées si ce n’est justement par le déclenchement d’une énergie qui s’anime et se déploie avec une intensité jusqu’alors insoupçonnée.
De prime abord, l’individu peut ressentir une sorte de trouble face à ces déclenchements intempestifs de l’énergie, en effet la sensibilité émotionnelle, le plus souvent s’accroît d’égale manière et l’individu s’en trouve affecté, il expérimente des sentiments exacerbés. Ces moments sont souvent assez difficiles à passer, l’individu peut alors se trouver ému de manière inexplicable, pouffer de rires, ressentir des émotions plus empreintes de gravité ou de craintes, et encore toutes formes de sentiments mêlés.
Il s’agit d’un phénomène bien repéré dans le Yoga, en effet l’énergie brasse chez l’individu tous ses sentiments intérieurs, et fait en quelque sorte ressurgir de leurs gangues les plus profondes, les tendances enfouies de l’âme (Vâsanâ) qui se mettent alors en branle et résonnent ou ravivent la trace vibrante des expériences restées inconscientes.
Mais de toutes ces expériences variées qui laissent immanquablement remonter, des profondeurs du psychisme, des relents de la personnalité, l’adepte applique le conseil qui lui est donné, à ce moment là, à savoir l’indifférence à toutes visions extraordinaires, le calme et le repos dans la conscience immuable.
A force de pratique et d’expériences de cette sorte, le Yogi ne fait plus guère cas de ces phénomènes, ils les reconnaît plutôt comme la libre circulation d’une belle énergie qui vibre et rayonne du centre jusqu’à la périphérie des sens pour revenir à nouveau au centre de la conscience d’où l’individu goûte toute son agréable saveur et bien plus encore toute sa magnifique splendeur.
Enfin si le Yogi décide de continuer à baratter plus intensément encore l’énergie : il n’est plus question ici de mesure, ni de raison, il ne règne à l’inverse qu’énergie pure, le Yogi devient libre de sa propre aventure afin de s’enfoncer plus profondément dans l’Amour de soi, en ce champ de conscience n’existe aucune limite, si ce n’est celle de l’ardeur amoureuse.
Ainsi le propos du Yoga tantrique est bien d’activer toutes les roues d’énergie, et ce de manière simultanée. Lorsque le Yogi s’est rendu maître de ses roues, il obtient une fluidité exceptionnelle, il ne s’oppose plus à son environnement immédiat, au contraire il embrasse toute chose comme étant sienne, le Yogi doit alors se voir comme en toute chose, et toute chose comme en lui. Le Yogi de manière incompréhensible se trouve être à ce point en accord avec tout ce qui l’environne que son être intérieur fusionne spontanément avec l’extérieur, lorsque toutes les roues vibrent intensément en même temps, il obtient ce que l’on nomme la forme de ‘l’Octuple roue’, ou plus simplement de la libre énergie, celle dans laquelle fusionne conscience individuelle et conscience universelle.
http://tantra.fr/







