Cours de YOGA à St Maximin la Sainte Baume
Mantra : Signifie littéralement « instrument (tra) de pensée (man) », défini dans plusieurs dictionnaires comme une prière, un hymne ou un cantique, une formule sacrée ou une incantation. Un mantra peut avoir une signification précise ou être inintelligible et peut se composer d’une seule lettre, d’un mot ou d’une phrase entière.
Japa : Signifie littéralement « murmurer, chuchoter », généralement en référence à la répétition des mantras.
Kirtana (Communément appelé kirtan ; ou bhajana, « adoration ») : Le kirtan est l’une des pratiques du yoga de la dévotion (bhakti-yoga) consistant à chanter la louange du Divin, généralement accompagné de percussions et autres instruments de musique. Traduit littéralement par « réciter, répéter, dire », et généralement traduit par « chant dévotionnel ».
Invocation : Une prière semblable à un mantra généralement prononcée au début d’un rituel ou une session formelle pour rendre l’occasion solennelle. L’une des invocations les plus célèbres est celle en hommage à Patanjali, qui commence ainsi : « Je m’incline devant le plus noble des sages, Patanjali… »
Que signifie « Japa »?
La récitation des mantras est désignée par le terme japa, qui signifie littéralement « murmurer, chuchoter. » Selon le Hatha Yoga et le Mantra Yoga, le son est à l’origine de l’univers. Tout son, qu’il soit subtil ou audible, provient d’une source transcendantale et silencieuse appelée « son suprême » ou « voix suprême » (shabda-brahman ou para-vac). Tous les sons contiennent à des degrés divers une partie de la force créatrice du son suprême, mais les sons des mantras sont les plus puissants.
Le Japa est une pratique millénaire. À l’origine, les mantras étaient uniquement tirés des milliers de versets que compose le Rig-Veda, le texte sacré le plus ancien de l’hindouisme. Plus tard, les mantras furent également tirés de sources non-védiques telles que les nombreux textes associés aux écoles de Tantra hindou ou ceux révélés aux sages (rishis) pendant la méditation. Le courant du Mantra Yoga a été développé assez récemment, sachant que le mot « récent » en années « yogiques » signifie entre douze et quinze siècles. Les manuels pédagogiques du Mantra Yoga recensent généralement seize membres (anga) du yoga. Un certain nombre d’entre eux – comme les postures (asana), les techniques de respiration (pranayama) et la méditation (dhyana) – sont communs à d’autres écoles de yoga.
Les composantes de base de tous les mantras sont les 50 lettres de l’alphabet sanskrit. Les mantras peuvent être composés d’une seule lettre, d’une syllabe ou d’une série de syllabes, d’un mot ou d’une phrase entière. D’un point de vue étymologique, le mot mantra est dérivé du verbe man qui signifie « penser » et du suffixe –tra signifiant « instrument ». Un mantra est donc littéralement « un instrument de pensée » qui permet à notre conscience de se focaliser, s’intensifier et s’élever sur le plan spirituel.
L’objectif des mantras
Dans la tradition, les mantras ont deux objectifs à la fois matériel et spirituel. Nous pensons généralement qu’un mantra est uniquement un instrument de transformation personnelle. Mais les mantras des anciens temps étaient également utilisés à des fins ordinaires ou avec des intentions qui n’étaient pas toujours positives. Ils servaient par exemple à communiquer avec les esprits et les ancêtres, apaiser leurs souffrances ; exorciser ; chasser les forces du mal ; guérir les maladies ; contrôler les pensées ou les actes d’autrui ; et acquérir des pouvoirs (siddha) ou des pouvoirs magiques. Quant à la dimension spirituelle, les mantras ont le don de calmer les fluctuations habituelles de notre conscience et de l’amener vers sa source, le moi-profond.
Différentes catégories de mantras
Les yogis classent les mantras en deux catégories : les mantras qui ont un sens et ceux qui n’en ont pas. Les premiers revêtent à la fois une signification évidente et une signification ésotérique, à l’instar des « grandes paroles » (maha-vakya) tirées des Upanishad (textes sacrés hindous) telles que « Je suis l’Absolu » (aham brahma asmi) et « Tu es Cela » (tat tvam asi). Ces mantras ont deux fonctions : inculquer une doctrine spirituelle à la personne qui récite le mantra, et servir d’outil de méditation.
Désigner la seconde catégorie de mantras comme des mantras dépourvus de sens peut prêter à confusion. Ces mantras sont en apparence dénués de sens pour les non-initiés, qui ne possèdent pas les clés pour les comprendre. Les initiés les comprennent parfaitement. Par ailleurs, le but de ces mantras n’est pas de transmettre une doctrine mais de stimuler un certain état de conscience chez la personne qui récite.
Les secrets pour un bon enseignement
Lorsque l’on enseigne le Japa, il faut garder plusieurs choses à l’esprit. Il faudra indiquer la vitesse, le rythme, la prononciation, l’intention et la signification ésotérique à vos élèves. On dit qu’un mantra mal prononcé et dont l’usage est inapproprié est « endormi » ou inefficace. Il est aussi recommandé que le Japa soit pratiqué à la même heure et au même endroit chaque jour, face au Nord ou à l’Est. L’heure la plus propice est appelée « l’heure de Brahma » (brahma-muhurta), fixée à des heures différentes selon les enseignants, communément à l’heure du lever du soleil ou une heure avant. Bien sûr, en fonction de l’heure de votre cours, ce n’est peut-être pas toujours possible, mais l’essentiel est d’encourager vos élèves à pratiquer régulièrement.
PAR RICHARD ROSEN